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Un lycée moins rigide

Robert Cabane

En France, le bac est, théoriquement, le premier grade universitaire. S'il l'était réellement, dans les faits, son succès à près de 80% devrait augurer un succès similaire au niveau de la licence : on en est très, très loin. La nécessaire réforme du bac s'accompagne de changements profonds au lycée.

L’actualité de l’éducation, c’est la sortie du rapport Villani — Torossian (voir l’interview de Charles Torossian dans Tangente 181) mais aussi la réforme du bac et du lycée (voir dans le même numéro p. 5). 

Si les grandes lignes sont fixées, tout est encore actuellement en négociation : le tronc commun, la classe de seconde, le contour des spécialités, la voie technologique. Le calendrier est très serré, car la mise en place devrait se faire à la rentrée 2019, pour les premières générales et nouvelles secondes, ce qui nécessite des programmes adaptés un an auparavant. 

C’est le principe du lycée «modulaire» qui va se mettre en place avec le choix de trois spécialités en première et de deux en terminale. Le tronc commun ne comporte qu’un enseignement scientifique (humanités scientifiques et numériques, deux heures hebdomadaires), c’est un mieux pour les élèves choisissant une orientation littéraire (notamment pour les futurs professeurs des écoles) mais permet aux autres de faire l’impasse sur les maths. Le risque est mesuré puisqu’un élève risquerait alors de se fermer des portes pour ses futures études. L’objectif est surtout de mieux préparer aux études supérieures. Aujourd’hui, on trouve dans une classe de TS une quantité d’élèves qui suivent des heures de physique et de SVT alors qu’ils vont se diriger vers des études supérieures sans grand rapport, comme les khâgnes ou le droit. On rencontre aussi le cas d’élèves, attirés par les lettres, qui auraient souhaité étudier les maths mais sans les associer à tout un cursus scientifique. Dans ces nouveaux parcours, les maths pourront être choisies en enseignement de spécialité ou en option.