La période couverte par les deux dynasties Song et le début de la dynastie Yuan est particulièrement propice aux mathématiques. De fait, quatre grands noms y émergent : Li Ye, Zhu Shijie, Qin Jiushao et Yang Hui. Leurs œuvres ont des influences communes mais des approches parfois très différentes.

Les sciences et les techniques se développent dans un cadre déterminé par les conditions de leur époque, en réponse à des exigences de la société. Les mathématiques n’échappent pas à cette règle. En Chine, les dynasties Song (960-1279, voir encadré ci-dessous) et Yuan (1279-1368) jouent un rôle crucial dans leur développement. Dès le milieu du premier millénaire avant notre ère, un certain nombre de textes mathématiques, les Dix classiques, sont utilisés comme manuels dans les institutions éducatives d’État (voir l'article « Sources et variété des mathématiques dites chinoises »). Ces textes semblent, à première vue, principalement préoccupés par les affaires administratives et l’élaboration des calendriers, mais de nombreux éléments d’abstraction et de généralité transparaissent au-delà du texte. Leurs commentaires témoignent d’une grande attention portée à la démonstration de la justesse des algorithmes et à l’expression de la généralité comme l’a montré Karine Chemla.

 

Les Song et les Yuan

Après la dynastie Tang (618-907) et la période des Cinq Dynasties (907-979) émerge la dynastie Song dès 960. En 1127, l’armée des Jin (une dynastie concurrente) capture la capitale des Song, Bian Liang (aujourd’hui Kaifeng) ; la dynastie Song se replie alors vers le sud, installant sa nouvelle capitale à Lin’an ... Lire la suite

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