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Mathématiques en langues étrangères

Brigitte Bourgasser

Plusieurs dispositifs permettent aux professeurs d’enseigner une partie de leur discipline, autre que le français et les langues, dans une langue étrangère.

On parle alors d’enseignement d’une discipline non linguistique (DNL) ou d’une discipline intégrée en langue étrangère (DILE). Si le cursus binational impose l’histoire-géographie comme DNL pour la préparation des doubles baccalauréats (Abibac, Bachibac, Esabac), en revanche les mathématiques en langue étrangère ont toute leur place dans les cursus bilingues à parité horaire dès l’école primaire, dans les sections européennes ou de langues orientales, dans l’enseignement optionnel des sections internationales ou dans les ateliers « Science in schools » au lycée. L’enseignement de DNL au lycée est évalué par un oral au baccalauréat et fait l’objet d’une mention qui apporte une plus-value au diplôme. Il est également possible de proposer dès le collège en dehors des sections spécifiques, des séquences dans une autre langue dans le cadre de « DNL libre ».

Les compétences professionnelles requises pour l’enseignement d’une DNL sont validées par une certification complémentaire en langue étrangère décernée après un examen organisé au niveau de chaque académie. Outre la maîtrise de la langue concernée, les connaissances des candidats sur les dispositifs et les enjeux de l’enseignement de leur discipline dans une langue étrangère sont évaluées, ainsi que leurs capacités à s’investir dans des projets pluridisciplinaires.

L’enseignement des mathématiques dans une autre langue est un enrichissement pour chacune des deux disciplines. De manière évidente, il accroît l’exposition des élèves à la langue choisie, leur permettant de l’utiliser comme outil de communication avec l’enseignant et avec leurs pairs, et d’acquérir un vocabulaire plus large. Il ouvre également leurs esprits à d’autres cultures et d’autres manières d’aborder les notions. Mais il apporte aussi beaucoup à l’enseignement des mathématiques en mettant l’accent sur la verbalisation et sur une explicitation des notions avec un vocabulaire le plus simple possible, en incitant à diversifier les supports visuels et audio dans les séances, et en accordant une plus grande importance à l’expression orale et écrite des élèves. 

La résolution de problèmes en petits groupes se prête particulièrement bien à cet enseignement ; le site de l’association Mathématiques sans Frontières propose de nombreux énoncés en plusieurs langues pour les cycles 3 et 4 et pour le lycée. Et pour organiser des défis mathématiques lors de rencontres de classes organisées en collaboration avec les professeurs de langues… Pourquoi pas ?