Bienvenue dans 350 pages d’un long bouillonnement incessant dans un monde absurde qui se tient pourtant parfaitement. Je ne sais pas est une œuvre hybride joyeusement inclassable, qui chemine entre logique formelle, poésie clownesque et satire sociale. On y croise Turing, Gödel, Cantor ou Poincaré, au détour de dialogues échevelés entre personnages en quête d’identités, embarqués dans une folle aventure où chacun protège une formule secrète pour sauver le monde.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore l’auteur, il y a du Raymond Devos, là-dedans, et même du Robert Scipion. Le plaisir de jouer avec les mots, avec le sens, transpire dans une avalanche d’allitérations, d’assonances, d’anacoluthes, d’anagrammes, de calembours, de chiasmes, d’hypallages et de syllepses, tous aussi désopilants les uns que les autres. Tous les classiques de la vulgarisation mathématique trouvent ici leur place naturellement au fil de la narration, faisant emprunter au lecteur des détours inattendus sans perdre le fil pour autant. Mais derrière le jeu, se cache aussi une urgence : celle de penser librement, de questionner, de désobéir peut-être. Ce roman est un plaidoyer pour l’esprit critique, un message profondément humaniste dans lequel vous pouvez compléter une grille de mots croisés ou signer des pétitions. Cédric Aubouy, logicien de formation, clown de conviction, propose ici une œuvre torrentielle où les mathématiques deviennent un prétexte à la rêverie, une matrice narrative qui interroge le réel. Si vous préférez les questions aux réponses, n’hésitez pas.