Même s’ils font moins recette aujourd’hui, les calculateurs prodiges gardent leur côté fascinant. Ils font aussi l’objet d’investigations scientifiques depuis le xix e siècle, notamment parce que leurs caractéristiques mentales permettent de tester des hypothèses sur le cerveau humain et la manière dont nos capacités cognitives y sont organisées.
Professeur de psychologie à l’université Paris-Cité, Serge Nicolas nous plonge ainsi dans les méandres des neurones des plus grands calculateurs, et dans les études scientifiques qui ont été menées sur eux. Preuve de l’importance du sujet, Charcot s’y était déjà intéressé. Aujourd’hui, la psychologie dispose ainsi d’un corpus scientifique bien établi qui permet de fonder diverses affirmations, certaines intuitives, d’autres non. Ainsi, il n’y a pas de lien entre capacités calculatoires hors du commun et aptitudes mathématiques ou intellectuelles en général (le lien pouvant même être inverse), et on ne naît pas calculateur prodige, on le devient – même si certains semblent étonnamment prédisposés en la matière.
